Ce documentaire décortique notre assiette et conclut à un trop-plein de produits chimiques. Pas nouveau, mais très fouillé.
En ligne de mire cette semaine sur France 3 : la malbouffe et ses conséquences sur la santé (cancers, obésité...). Diffusé ce mercredi (16 février) à 22 h 55, le documentaire d'Eric Guéret Manger peut-il nuire à la santé ? mène l'enquête à travers quelques produits phares de notre alimentation : pomme et tomate, pain et croissant, porc et saumon.
En guise d'introduction, la journaliste Isabelle Saporta, ex-acolyte de Jean-Pierre Coffe sur France Inter, endosse le rôle du cobaye en donnant de son sang. D'après les résultats d'analyse, on y retrouve les résidus d'une quarantaine de pesticides, y compris de DDT, pourtant interdit avant sa naissance. Un cas "très classique", expliquent le toxicologue André Picot et le neuropsychiatre David Servan-Schreiber, qui interviennent tout au long de l'enquête, aux côtés de l'épidémiologiste Annie Sasco, du nutritionniste Laurent Chevallier et de Pierre Meneto, chargé de la recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
S'ensuit un long voyage des vergers d'Angoulême aux porcheries bretonnes, en passant par les élevages de saumons norvégiens et les Moulins de Paris, où se fournissent un tiers des boulangers français. De quoi réfléchir au contenu de nos assiettes, qu'il s'agisse de PCB, de dioxines, d'additifs chimiques, de pesticides (76 000 tonnes épandues chaque année en France) ou encore des médicaments administrés aux animaux (la moitié des antibiotiques de France seraient absorbés par les porcs).
Le documentaire donne la parole à Jean-Charles Bocquet, président de l'UIPP (Union des industries de la protection des plantes), qui fédère les entreprises du secteur des pesticides. Interroge le militant François Veillerette, de l'association Générations futures, selon lequel les résidus de pesticides contenues dans les denrées destinées aux consommateurs devraient être affichés à côté des produits. Et aboutit à la conclusion que oui, décidément, l'agriculture dite "conventionnelle" doit changer ses pratiques.
"On peut nourrir toute la planète sans pesticides", affirme même le neuropsychiatre David Servan-Schreiber, pour qui le bio devrait redevenir la règle. Le documentaire insiste aussi sur quelques initiatives allant dans le sens d'une alimentation plus saine... avec la participation de tous. Car pour le réalisateur, Eric Guéret, "le pouvoir est dans le caddie du consommateur".
A noter par ailleurs la parution ce mercredi 16 février de l'ouvrage d'Isabelle Saporta : Le livre noir de l'agriculture - Comment on assassine nos paysans, notre santé et l'environnement (Fayard
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