Surpoids : Le hard-discount ferait grossir et le bio, maigrir...


Plus les consommateurs font leurs courses dans le hard discount, plus ils risquent de prendre du poids. C’est le constat annoncé ce jeudi par des chercheurs de l’Inserm.

Le lieu des courses a une influence sur la corpulence des hommes. C'est ce que révèle une étude menée par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et dévoilée ce jeudi sur le site PloSone. Cette enquête montre que plus les consommateurs font leurs courses dans des magasins de hard-discount, plus ils risquent de prendre du poids. Un surpoids important car il entraînerait une différence moyenne de 2,2 centimètres de tour de taille. Le lien entre fréquentation de certains hypermarchés et excès de poids des clients est donc indéniable.
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Le bio fait maigrir

Pour en arriver à une telle conclusion, les chercheurs ont interrogé 7.131 personnes habitant dans dix quartiers parisiens, et 111 villes de banlieue. Toutes leurs habitudes d'achats ont été passées au crible : enseignes, type, taille, distance, etc. Mais aussi leur indice de masse corporelle, ainsi que leur taux de masse graisseuse. « Aux Etats Unis, il existe de nombreuses études sur les relations entre l'environnement alimentaire et les comportements alimentaires, mais en France nous manquons de données probantes », explique Basile Chaix, responsable du projet de recherche, qui justifie donc cette enquête. « Dans ce travail, nous avons tenu compte de nombreuses variables afin de chercher à isoler les liens entre profil métabolique et lieu d'achat », poursuit-il.
Les résultats sont concrets. Ils montrent que certaines enseignes sont liées à un tour de ventre plus important. C'est le cas notamment des magasins hard-discount, notamment chez les personnes à faible niveau d'instruction. Les différences de tailles peuvent aller jusqu'à +3,6 cm de tour de taille de plus que les clients d'un magasin de proximité. Quant aux usagers des enseignes « bio », c'est tout l'inverse. Ils affichent 6,1 cm de tour de taille... en moins ! Autre résultat de cette enquête : les personnes fréquentant un même magasin ont un profil métabolique proche. Deux hypothèses peuvent expliquer cette différence de tour de taille : l'affichage des hard discount qui « ne représente pas la même qualité en repères nutritionnels » que les supermarchés classiques, et la différence des modes de consommations entre les clients des deux types de supermarchés.
Mais Basile Chaix émet quelques nuances aux conclusions de l'enquête. « On peut se demander si certaines enseignes constituent un environnement alimentaire défavorable ou si les associations observées sont liées à un défaut d'ajustement de notre modèle qui ne tient pas compte des préférences alimentaires. Il faut donc aller plus loin dans les investigations », admet le responsable du projet. « Néanmoins que ce lien soit causal ou non, cette étude montre que les supermarchés constituent un lieu potentiellement pertinent pour développer des interventions (diffusion de messages nutritionnels ou autres actions de santé publique) et permet d’identifier ceux dans lesquels de telles interventions sont plus particulièrement utiles pour s’attaquer à l’épidémie d’obésité et à sa distribution inégalitaire », conclut-il.
Maxime Ricard

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