Une étude vient de montrer l'effet bénéfique du sucre sur notre cerveau. Il permettrait de prévenir des maladies liées à la neurodégénérescence telles que la maladie d'Alzheimer.
L'étude menée par Alex Parker et parue dans la revue américaine Aging Cell apporte un résultat étonnant : le sucre serait excellent pour stimuler la mémoire et donc lutter contre la neurodégénérescence. Une conclusion qui suggère que certaines maladies, comme celle d'Alzheimer, touchant près de 850.000 personnes en France, pourraient être empêchées par le sucre. Mais la prudence est de mise : le glucose du sucre provoque également obésité et diabète.
Aujourd'hui, la maladie d'Alzheimer est l'affection neurodégénérative la plus connue puisqu'elle atteint le plus grand nombre de personnes. Mais il en existe beaucoup d'autres comme la maladie de Lou Gehrig (aussi appelé sclérose latérale amyotrophique (SLA)) ou la maladie de Huntington, également associée au vieillissement. Depuis des années, les chercheurs essayent ainsi de repousser la dégradation neuronale liée à l'âge afin d'empêcher l'apparition de telle maladie.
Pour cela, ils travaillent notamment sur le fait de réduire l'apport calorique des personnes. Une méthode qui a montré qu'elle permettait d'améliorer la santé des patientes mais aussi d'augmenter leur espérance de vie. C'est donc également dans ce sens qu'Alex Parker, professeur de pathologie et biologie cellulaire, a mené une étude au Centre Hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM). Au cours de celle-ci, l'équipe du chercheur a utilisé le Caenorhabditis elegans, un ver mesurant un millimètre de long souvent employé pour étudier les questions biologiques.
D'étonnantes propriétés du sucre
Mais dans un premier temps, les résultats obtenus se sont avérés décevants : "Même si la restriction calorique semble améliorer la santé en général, pendant de nombreuses années, nous avons tenté de trouver des effets bénéfiques dans nos modèles de neurodégénérescence. Or, il n'y avait que peu ou pas d'effet et dans certains cas, cette approche a même empiré les choses", explique Alex Parker qui avec son équipe a alors décidé de changer de stratégie.
Au lieu d'appauvrir en calories le régime alimentaire des vers, ils leur ont administré de fortes doses de glucose, c'est-à-dire de sucre. Les résultats n'ont pas manqué de surprendre les chercheurs : "À notre grande surprise, on a observé chez les vers traités avec des niveaux élevés de glucose une réduction importante de la neurodégénérescence et ce, dans tous nos modèles !". Un résultat que les scientifiques expliquent par l'apport énergétique du sucre. En effet, ceux-ci croient que les neurones malades manquent d'énergie. Aussi, le glucose leur fournit les ressources énergétiques nécessaires pour leur permettre un fonctionnement normal.
Cependant, même si la dégénérescence des vers diminuent ainsi, ils vivent également moins longtemps et en moins bonne santé. Comme le souligne Alex Parker, "le régime alimentaire peut avoir des effets profonds sur la santé et nous avons découvert ici un rôle jusqu'alors inconnu des sucres : la protection contre certaines formes de neurodégénérescence, même si cela peut entraîner d'autres problèmes de santé".
Des résultats à approfondir
Les prochaines études vont donc tenter de mettre au point des approches thérapeutiques à base de sucre ciblant uniquement les neurones, ce qui pourrait permettre d'éviter les inconvénients du sucre, tels sa tendance à provoquer de l'obésité et du diabète. Les chercheurs du CHUM ont déjà commencé de nouvelles analyses sur les vers afin d'identifier les voies génétiques entrant dans le processus protecteur du sucre. Ces analyses devraient ensuite être réalisées sur des patients humains dont certaines atteints de maladies neurodégénératives afin de confirmer ou non les observations faites chez le ver.
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