Plus connus pour ses vertus en dermatologie, l’Aloe Vera a aussi de nombreux effets bénéfiques pour notre organisme lorsqu’on le mange.
L’Aloès fait en effet partie des plantes dites adaptogènes, c’est-à-dire qui augmentent la capacité de notre corps à s’adapter aux conditions qu’il traverse. Avec ses nombreux nutriments fortement bio-disponibles, son mucilage frais est un véritable organisateur de vie qui aide nos cellules à réagir et se renouvelle
La première question qui vient, c’est pourquoi cet engouement somme toute récent pour l’aloe vera ?
Cette plante est connue depuis des temps très anciens. Nous en retrouvons des traces écrites dès l’Antiquité, à toutes les grandes périodes martiales où il est question de soigner les soldats blessés, mais aussi de se préserver de maladies, de contagions. L’Histoire montre comment les conquérants s’imprégnaient des pratiques locales de soins basées sur l’Aloès, qui rapprochait déjà les hommes. Hippocrate fait mention de nombreux succès thérapeutiques avec l’Aloès, et on doit l’expression « docteur en pot » à Christophe Colomb, qui ne jurait que par lui pour préserver ses marins des maladies, plus spécialement du scorbut et de la malnutrition. Aujourd’hui, il existe des procédés qui permettent une exploitation en quantité tout en respectant la plante, et il est vrai que ses déclinaisons sont devenues nombreuses. Mieux connu du public, son utilisation est facile et son efficacité toujours réelle. Il y a bien sûr aussi des industriels plus ou moins scrupuleux qui surfent sur la vague Aloès, on trouve des produits de synthèse où l’Aloès est parfois à l’état de trace. On nous a déjà fait le coup avec les huiles essentielles.
Que contient l’Aloès pour avoir des propriétés aussi larges ?
Je pars toujours de cette plante lorsque je donne une formation, car son action est à la fois très large et facile à comprendre. Sa composition en éléments nutritifs est très riche et suffisamment complète pour offrir une action synergique. D’abord, l’Aloès apporte 18 acides aminés sur les 22 dont notre corps a besoin pour fabriquer ses protéines. Parmi eux, on retrouve 7 des 8 acides aminés dits essentiels, que notre corps ne peut fabriquer lui-même et qui doivent donc être apportés par la nourriture. Il y a ensuite une vingtaine de minéraux et une douzaine de vitamines, tous nécessaires aux transformations cellulaires et aux échanges vitaux. On trouve aussi beaucoup de polysaccharides, indispensables à la fabrication du collagène, cette substance qui permet à notre peau de se renouveler.
Mais il y a plus important. L’Aloès fait partie des plantes dites adaptogènes, c’est-à-dire qui augmentent la capacité de notre corps à s’adapter aux conditions qu’il traverse. Les principes de la plante n’agissent pas sur un problème en particulier, mais facilitent, relancent au besoin, l’activité générale de l’organisme afin que son action se porte là où le besoin se fait sentir. On va donc retrouver des modifications sur tout ce qui peut se réguler : température, pression artérielle, influx nerveux, système hormonal, réponse immunitaire.
Les mécanismes d’action ne sont pas encore tous élucidés, mais on doit probablement cet aspect de l’Aloès à la présence particulièrement équilibrée d’oligo-éléments. Ce sont des minéraux présents dans des quantités très faibles dans notre organisme, mais dont celui-ci a besoin notamment pour faciliter certaines réactions productrices d’énergie, puis pour acheminer cette énergie. Dans le mucilage de la plante, ces cristaux en suspension deviennent de véritables organisateurs de vie, aidant à porter tel élément là où existe un manque, ou au contraire à retirer tel autre là où survient une réaction excessive, comme une inflammation ou une allergie.
La question donc n’est pas seulement de savoir ce que la plante contient, mais ce qu’elle est capable d’apporter à l’organisme, qui va bien au-delà dès propriétés chimiques de tel ou tel élément pris isolément. Le vivant est complexe, et tout comme l’être humain, la plante qui le soigne doit être considérée dans son ensemble.
Concrètement, dans quels cas va-t-on l’utiliser, et quels résultats espérer ?
Il me semble utile de rappeler que tous les éléments qui permettent à notre organisme de fonctionner harmonieusement, et donc de se préserver des agressions et des maladies, sont sensés nous être apportés par la nourriture. Je citerai à nouveau Hippocrate qui disait : « que ton aliment soit ton médicament. » Nous savons hélas ce qu’il en est de l’équilibre de notre alimentation, et par conséquent de notre terrain biologique. Ce n’est qu’à ce titre que l’Aloès peut nous aider face à une pathologie : rééquilibrer un terrain miné par des carences. La plante apporte son aide, mais c’est la merveilleuse mécanique du corps qui agit.
Les problèmes de digestion d’abord : grâce à ses nombreux enzymes, l’Aloès facilite la dégradation des aliments à tous les niveaux du système digestif, et assure une meilleure assimilation des nutriments. Cela veut dire aussi qu’en bout de course, nos cellules disposeront plus rapidement et en nombre suffisant des molécules élémentaires dont elles ont besoin pour réagir.
Par conséquent, on s’attend à une réponse dans tout ce qui implique la régénération cellulaire. En externe, il s’agit aussi bien de réparer des lésions cutanées (plaies, brûlures) que de prévenir le vieillissement de la peau. En interne, l’action est attendue sur les parois buccales et digestives qui peuvent être irritées, mais aussi colonisées par des parasites. L’Aloès contribue d’ailleurs à entretenir la flore intestinale.
Au niveau du système immunitaire, les personnes facilement assaillies par les virus, qui souffrent d’infections chroniques ou saisonnières, présentent des carences parfois flagrantes que le gel d’Aloès saura combler. Face aux effets secondaires des chimiothérapies et des traitements lourds, l’Aloès aide à évacuer les toxines qui encombrent l’organisme et l’empêchent de mobiliser ses défenses.
Dans cette même logique de fluidifier la circulation des éléments, l’Aloès est ouvertement décongestionnant, et sera donc utile dans les cas d’affections rénales, de rétention d’eau, d’oedèmes, de varices, et aussi plus couramment face à une sinusite et tout encombrement de la sphère ORL.
Ce sont là les propriétés reconnues de l’Aloès. Il est par ailleurs fait état de son action sur des maladies lourdes comme le cancer ou le sida. Si des résultats clairement positifs ont été constatés ici et là, je ne me permettrais pas d’emboîter le pas de certains distributeurs qui n’hésitent pas à lister le nom des maladies les plus graves dans leurs argumentaires de vente. J’ai la conviction que les plus belles découvertes restent à venir, des scientifiques courageux s’y emploient, parfois en marge des dogmes établis. Ayons la sagesse d’attendre leurs conclusions.
Quelle sont votre expérience et votre approche personnelles ?
La première personne sur qui j’ai eu des résultats, c’est moi-même. Je souffre de spondylarthropathie, une maladie inflammatoire chronique qui finit souvent par causer des dommages aux muqueuses digestives, avec ce que cela emporte de troubles intestinaux et de remontées d’acides gastriques. Une cure de trois mois d’Aloès sous forme buvable m’a permis de mettre un terme à ce problème.
Vis-à-vis de mes patients, je ne cherche pas pour autant à le placer systématiquement dans mes conseils tandis que d’autres plantes me paraissent plus opportunes. Mais j’ai la main large sur l’Aloès et n’hésite pas à l’utiliser en synergie pour appuyer l’action d’autres compléments alimentaires, puisqu’elle facilite la pénétration de leurs principes actifs dans notre organisme.
Sur quels critères choisir ses produits à l’Aloès ?
Il faut comprendre qu’il y a dans l’Aloès deux substances bien distinctes et qui ne doivent pas se trouver mélangées. L’une est la sève qu’on trouve directement sous l’écorce, elle a des propriétés essentiellement laxatives. Elle contient l’aloïne, substance irritante pour les muqueuses intestinales, et donc contre-indiquée à beaucoup de personnes sensibles. L’autre qu’on appelle le mucilage, occupe la partie centrale de la feuille. Composé en majeure partie d’eau, il contient la plupart des principes actifs de l’Aloès. C’est donc de ce dernier seulement que doit être extrait le gel d’Aloès.
Beaucoup de fabricants, dans une optique de gain de productivité, broient les feuilles entières, puis utilisent un filtre à charbon afin de séparer l’aloïne du mucilage. Le procédé n’est pas complètement efficace et laisse passer toujours trop d’aloïne, tout en retenant certains composants utiles du mucilage. Ne vous laissez pas impressionner pas les produits qui mentionnent une teneur à 99,9%, car ce sont souvent les mêmes qui sont obtenus ainsi. Privilégiez ceux qui mentionnent un gel d’aloès directement issu du filet frais.
Le gel d’Aloès est particulièrement instable une fois extrait. Pour être conservé avec toutes ses propriétés, il doit être stabilisé à froid, tout traitement à haute température est à proscrire. La meilleure méthode ce jour pour éviter son oxydation consiste à lui adjoindre certaines vitamines et le laisser incuber. Ce qui nous intéresse est de savoir si la plante va pouvoir transmettre son principe vital à l’homme, il faut donc être attentif à tout ce qui peut venir altérer cette transmission. Que penser par exemple d’une pulpe qui a été réduite en poudre, puis reconstituée avec de l’eau ? Assurez-vous que ce n’est pas le cas !
Un vendeur sérieux qui vous propose un bon produit ne sera jamais avare d’informations précises sur sa composition et son origine. Toutefois, et bien que l’Aloès comme tout complément alimentaire soit en vente libre, il convient de prendre conseil auprès d’un naturopathe lorsqu’on en attend un effet particulier.
Commentaires
Enregistrer un commentaire