Dans les années 60-70, que désormais nous appelons : accra, en Martinique s'appelait des marinades.
Plus communément, les familles martiniquaises réalisaient des marinades, ce à base de farine, eau, épices et levure ou bicarbonate, parfois pour ne pas dire bien souvent les marinades étaient plates car les gens faisaient des économies sur tout et donc sur la levure ou la bicarbonate et l'huile pour la friture.
Donc, les marinades étaient la base, elles s'agrémentaient fonction des moyens de chacun et des saisons de morue, souvent vendues par des marchandes, dans les lolos, dans les pitts (gallodromes), presque un met de fête, il faut garder à l'esprit que 80% de la population à cette époque étaient pauvres.
Ces marinades de morue, d'après ce que j'ai pu lire sur le post de Ych Terres-Sainville :"Quant aux plus anciens ou les moins jeunes, ils appelaient les accras de morue, "lozi", ce qui signifie dans la langue du Dahomey "œil de caïman"."
Outre la morue, les marinades s'accommodaient avec des "écrevisses" (kribych), marinad kribych, à moins d'aller les pêcher dans les rivières, les écrevisses coûtaient relativement chères sur le marché aux poissons de Fort de France.
Puis selon la saison, avec des titiris (alevins),
Des "pissiettes" pisquettes, piskets, ce sont des petits poissons de mer longs de 3 à 4 cm, de la famille des sardines.
Par ailleurs, des marinades d'oursins "chadron ou chadwon", sachant que les oursins sont le caviar de la Martinique, ce type de marinade était réservé à une élite argentée ou aux débrouillards (ceux qui allaient les pêcher).
Et enfin, nous avions bien des accras (akras), ils étaient consommés presque exclusivement le Vendredi Saint, réalisés avec des légumes (carottes, choux durs, giromon, etc).
Uniformisation ou effacement du créole martiniquais, les marinades ont laissé place aux accras, quoiqu'en Martinique toute une génération fait de la résistance et continue d'utiliser le terme marinade pour désigner cette préparation culinaire, qui a dépassé nos archipels pour s'internationaliser et aller à la conquête du monde.
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